Loi anti-dumping : une victoire des petits libraires contre Amazon ?

Les libraires français viennent d’obtenir des députés une mesure interdisant de cumuler la gratuité des frais de port et la remise autorisée de 5% sur le prix du livre, une pratique couramment employée par Amazon pour casser le prix de l’exemplaire.

Cette proposition de loi sonne-t-elle comme une victoire pour les petits libraires, en plein marasme économique ? Il est encore trop tôt pour le dire. Toujours-est-il que le Syndicat de la Librairie Française (SLF) a accueilli avec bienveillance le texte présenté quatre députés UMP : Christian Jacob, Christian Kert, Hervé Gaymard et Guy Geoffroy.

Concrètement, le projet vise à introduire une nouvelle règle dans la Loi Lang de 1981 instaurant un prix unique du livre : l’interdiction de cumuler le rabais autorisé de 5% sur un exemplaire, avec la gratuité des frais de port. Amazon a recours à cette pratique pour casser les prix. Les libraires n’en ont pas les moyens.

Cette stratégie de « dumping », terme utilisé par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, revient, aux yeux des libraire,s à détourner la Loi sur le prix unique du livre, qui, à l’époque de sa mise en place, devait servir de bouclier aux petits professionnels du secteur face à la concurrence de la grande distribution.

Pour le SLF, «cela fait six ans que l’on se bat contre ces pratiques déloyales qui freinent la croissance des ventes en ligne des plus de 500 librairies qui le proposent. Les libraires indépendants se félicitent que les pouvoirs publics cherchent enfin à remettre de l’équilibre dans les conditions de concurrence.»

Avant d’en arriver là, il faudra que le texte soit adopté par le parlement (ce qui devrait être une formalité) mais passe aussi entre les mailles de Bruxelles qui pourrait invoquer une atteinte au principe de la liberté de commerce et de la libre-concurrence.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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