Les Poussins soutiennent les auto-entrepreneurs

Après les Pigeons, les Poussins. Ce collectif proteste contre la réforme du statut d’auto-entrepreneur qui prévoit de le limiter à deux ans.

Les noms d’oiseaux ont la cote auprès des chefs d’entreprise : Après Les Pigeons, qui s’étaient distingués dans leur combat contre la taxation des plus-values de cession, sont venus les Moineaux, collectif parisien de jeunes entrepreneurs, puis les Canaris et maintenant les Poussins qui pestent contre la réforme du statut d’auto-entrepreneur.

Mise à mort du statut d’auto-entrepreneur ?

Ce mouvement a été créé dès avril 2013 et, comme ses congénères, il s’est fait connaître via les réseaux sociaux. Son objectif : faire reculer le gouvernement comme y étaient parvenus les Pigeons à l’automne 2012 sur le sujet très sensible des plus-values de cession.

Cette fois, c’est l’avenir du régime de l’auto-entreprise qui cristallise les inquiétudes. En avril, la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel a annoncé plusieurs mesures pour encadrer ce statut lancé, on s’en souvient, par Hervé Novelli en 2009, sous l’ère Sarkozy. La réforme prévoit notamment de limiter à deux ans l’exercice d’une activité en auto-entreprise, ce qui selon les Poussins, équivaut « à une mise à mort programmée du statut ».

Lors des négociations avec la ministre Sylvia Pinel, le ton serait même monté d’un cran supplémentaire lorsque l’hypothèse d’un nouveau plafonnement des chiffres d’affaires des auto-entrepreneurs a été évoquée. La Fedea (Fédération des Auto-entrepreneurs) aurait même quitté la table et signé la pétition des Poussins diffusée sur la plateforme change.org. Ce manifeste, qui explique la symbolique des Poussins (des petits destinés à devenir grands, NDLR), aurait recueilli près de 10 000 signatures de soutien. Il dénonce clairement la limitation du statut dans le temps, contraire aux intérêts des auto-entrepreneurs qui « ont besoin de temps pour grandir et croître ».

Pression des artisans ?

Pour Adrien Sergent, initiateur du mouvement des Poussins, et jeune auto-entrepreneur lui-même, « le gouvernement est tout simplement en train de tuer ce régime sous la pression du lobbys des artisans ». Ces derniers s’estiment effectivement victimes d’une concurrence déloyale depuis 2009 en raison des avantages fiscaux accordés aux auto-entrepreneurs qui exercent une activité artisanale : le statut propose une franchise de TVA et prévoit des exonérations de charges auxquelles n’ont pas droit les artisans.

Les Poussins sont d’autant plus en colère après le gouvernement que dans leur récent rapport d’évaluation remis à la ministre Pinel, l’Inspection générale des Finances (IGS) et l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) ne préconisaient pas une limitation dans le temps du statut d’auto-entrepreneur.

Quitter la version mobile