Etonnante chute des défaillances d’entreprises en 2020

Malgré la violence de la crise, le nombre de faillites a atteint son plus faible niveau depuis 30 ans. Une tendance pour le moins inattendue qui s’explique pourtant rationnellement.


Pour le cabinet Altarès, qui décrypte régulièrement la courbe des défaillances d’entreprise, c’est l’heure du bilan annuel, celui de 2020, au centre des attentions puisqu’il porte sur un exercice particulièrement difficile, marqué par la crise sanitaire à l’origine de deux périodes de confinements et de fermetures administratives pour de très nombreux commerces.

Que disent les tendances analysées ? Elles ont de quoi surprendre : le nombre de faillites enregistrées par les tribunaux de commerce (un total de 32 184) affiche un fort repli qu’Altarès estime à – 38,1% par rapport à l’année précédente. Cette chute, le cabinet d’études l’attribue aux différentes mesures de soutiens publics en vigueur depuis près d’un an afin d’amortir les effets de la baisse d’activité sur la trésorerie des entreprises (chômage partiel, indemnités du fonds de solidarité, prêts garantis par l’Etat). Il soulève également une raison purement technique : les assignations auxquelles procèdent les créanciers face au non-paiement des dettes qui leurs sont dues, ont été gelées jusqu’à la fin de l’été 2020 « du fait des aménagements réglementaires ». Elles ont peu – ou pas – repris ensuite en raison des mesures mises en place par les pouvoirs publics pour inciter les créanciers publics ou privés à privilégier « des règlements à l’amiable ». En temps normal, ce type d’assignation est à l’origine du tiers des cessations d’activité prononcées par les tribunaux.

Dans le détail, la part des redressements judiciaires dans le total des procédures engagées diminue de près de 50% par rapport à 2019. Les liquidations sont en baisse d’un tiers. Les mesures de sauvegarde, appliquées à titre préventif dans les entreprises en difficulté qui cherchent à obtenir un aménagement de leur créance, «recule de 14 % avec 833 jugements» signale Altarès. Cette procédure collective est très utilisée dans les PME de plus de 50 salariés (+ 12%). Elle diminue en revanche dans les plus petites structures (-15% par rapport à 2019).

La forte décélération des défaillances est sensible également dans les secteurs les plus durement touchés par la crise, comme dans la restauration (-39%).

Pour autant, Altarès souligne que «ces chiffres ne doivent pas non plus faire oublier les plus de 130.000 emplois menacés après les dépôts de bilan de grands noms de l’habillement qui n’ont pas survécu à la crise (La Halle , Camaïeu, Celio…)».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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