Les auto-entrepreneurs, des travailleurs pauvres

Selon l’Insee, la moitié des entrepreneurs parviennent à pérenniser leur activité mais leurs ressources sont toujours aussi faibles. 90% d’entre eux perçoivent un revenu inférieur au niveau du Smic.

Pour gagner sa vie correctement, l’auto-entrepreneuriat ne semble pas être la voie la plus viable.
900 000 français ont pourtant adhéré au statut depuis son entrée en vigueur début 2009. Mais ce régime, très souple sur le plan administratif et fiscal, a davantage été pensé comme un tremplin pour les chômeurs souhaitant retrouver le chemin de l’emploi, ou comme une source de revenu complémentaire pour les salariés déjà en poste, les retraités ou les étudiants.

L’auto-entreprise, une réponse à la crise ?

D’ailleurs, un auto-entrepreneur peut difficilement faire fortune dès lors qu’il doit respecter des limites de chiffre d’affaires : 83 200 € (pour les activités de vente de marchandises) et 33 300 € (pour les prestations de service).
Comment expliquer alors ce succès ? L’auto-entrepreneuriat a été instauré au plus fort de la crise en 2009 (il n’en était pas une réponse puisqu’il figurait déjà dans le programme de Nicolas Sarkozy en 2007). Il était l’une des applications concrètes du slogan phare de l’époque,  « travailler plus pour gagner plus ».

Beaucoup d’actifs privés d’emploi, confrontés à la crise du marché du travail, ont vu dans le statut une porte de sortie, ou plutôt une porte d’entrée vers un nouveau projet professionnel.

Travailler plus et gagner moins ?

328 000 auto-entrepreneurs se sont déclarés en 2009. Trois ans plus tard, environ le tiers d’entre eux (102 000) ont pérennisé leur affaire, mais sans gagner plus :
Les auto-entrepreneurs qui exercent depuis 2009 ont dégagé, lors de cette première année, un revenu annuel moyen de 4 300 €. Au cours des deux années suivantes, les revenus de ces mêmes auto-entrepreneurs ont à peine progressé (+1,4% par an jusqu’en 2011). Encore aujourd’hui, neuf auto-entrepreneurs perçoivent un revenu inférieur au SMIC net (1 118, 36 €).
Rappelons qu’en France, le seuil de pauvreté, pour une personne seule, se situe aux alentours de 800 €.

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