Les buralistes obtiennent la suppression du paquet neutre

Les débitants de tabac protestent depuis des mois contre le projet de loi de santé qui prévoit de lancer des paquets neutres sur le marché des cigarettes. Le Sénat, dominé par la droite, s’est appuyé sur eux pour supprimer l’amendement gouvernemental.

Plusieurs centaines de buralistes ont manifesté aujourd’hui devant le Sénat où la Commission des Affaires Sociales examinait l’amendement qui prévoit l’instauration du paquet standard pour les  cigarettes à partir de mai 2016.  Il s’agit d’un emballage, blanc le plus souvent, dépourvu de marques, de logos et de tout élément esthétique. En réduisant l’attractivité du contenant, cette épure doit théoriquement détourner l’intérêt des consommateurs pour le contenu. En langage techno, ça veut dire encourager la « dénormalisation sociale du tabac » notamment chez les jeunes qu’on dit plus sensibles à l’effet psychologique du packaging design et accrocheur.

Le paquet neutre inquiète la confédération des buralistes qui anticipe un ralentissement du marché légal au profit du marché parallèle, qui représenterait déjà « 26,3% de la consommation en France ». En substance, les commerçants craignent que la mesure ne fiche encore un coup à leur chiffre d’affaires, déjà pénalisé par les hausses successives du prix du tabac. Par la voix de leur premier représentant Patrick Montredon, les débitants réclamaient l’abandon de cette mesure en échange d’une application stricte d’une directive européenne antitabac prévoyant un agrandissement des  avertissements sanitaires apposés sur les paquets.
Les sénateurs ont suivi cet argument et décidé de repousser l’amendement sur le paquet neutre. Avant ce vote, un sénateur issu de la majorité de droite estimait « vouloir remettre au centre du débat sur le tabagisme les vraies questions, le parcours de soins et l’organisation territoriale de la santé ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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